Au Paradis d'Ange Rouge

insomnie

il est tard ce soir.
je suis trop fatigué pour aller me coucher
je n'ais plus le temps de rêver ni besoin de me lever
d'insomnie je suis atteint, il n'y a plus de demain
plus de matin, cela ne sert à rien, il ne reste plus rien

une nuit, infinie
un ennui, sans envie, sans répit
une spirale, fatale
en solitaire, sans personne devant ni derrière
éternel tournant, enivrant, isolant

une nuit blanche mélée de noir
desespoir, incertitude, inaptitude
sommeil impossible, inaccessible, inadmissible
inutile, trop fragile, sans mobile, futile
une perte de temps, sentiment consternant

des yeux qui se perdent dans les cieux
d'un gris, assombris, à l'image de cette nuit
des larmes asséchées, pluie cessant de tomber
aube qui de son étincelle va pointer
un vaste horizon peu à peu illuminé

la douce chaleur émanant de l'extérieur rappelle avec fureur
qu'hier et aujourd'hui ne sont plus opposés, mais liés
plus de passé, plus de présent, inconsciement
la nuit est passée comme il adviendra de cette journée
cercle infini qui grandit,
insomnie.