LES PREMIERES PAQUES

Contes de Fées (imaginaires ou vos propres créations)
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Vanille
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LES PREMIERES PAQUES

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LES PREMIERES PAQUES
par
Dagmar Frahme
(Histoires de l'Ere du Verseau pour les Enfants, Vol. IV, no 13)
Rachel s'adossa contre le vieux et gros olivier et regarda au-delà des collines. Quel beau dimanche matin! les collines rosissaient au soleil levant, et les petites fleurs pourprées qui poussaient tout autour du gros arbre semblaient inhabituellement pimpantes et jolies. Une brise légère semblait chasser au loin toute la tristesse des deux derniers jours.

Les deux jours précédents avaient été en effet bien tristes, pensaient Rachel. Elle se souvenait combien elle s'était sentie malheureuse, en ce Vendredi où elle travaillait dans le jardin. Et même lorsque son petit agneau, dont son père lui avait fait cadeau, était arrivé et lui avait léché l'oreille, elle lui avait seulement fait une petite caresse sur le nez et tristement l'avait repoussé avec douceur, car elle n'éprouvait pas l'envie de jouer avec lui; et alors il s'en était allé, la queue et les oreilles pendant tristement. Et elle ne pouvait s'expliquer pourquoi elle ne désirait pas s'amuser avec ce gentil petit agneau.

Et alors, plus tard, le ciel parut s'assombrir et elle eut presque peur car elle pensa qu'un gros orage arrivait. Cette obscurité et cette tristesse durèrent un long moment. Enfin, sa mère revint à la maison et, prenant Rachel sur ses genoux, lui apprit la terrible nouvelle. Ils avaient tué Jésus, le même merveilleux Jésus qui, un an auparavant, avait guérit la jambe de Rachel qui maintenant pouvait courir et jouer.

Rachel ne put croire à cette nouvelle, et n'y parvenait pas encore tout-à- fait à présent. Pourquoi aurait-on voulu tuer Jésus qui n'avait fait que du bien autour de Lui? Elle repensa à ce jour où son père l'avait transportée là où Jésus enseignait. Il y avait une telle foule, et à cette époque Rachel n'aimait pas la foule, car elle était si faible et malade que de voir tant de monde autour d'elle l'épuisait.

Mais son père l'avait installée sur une couverture, très près de l'endroit où Jésus était assis, et à l'instant où Rachel avait regardé Son visage, elle ne s'était plus du tout sentie fatiguée. Et cette terrible douleur dans sa jambe avait disparu aussi. Son visage semblait si bon que Rachel se rappela avoir désiré s'asseoir sur Ses genoux. Il ne souriait pas beaucoup, mais Ses yeux brillait et rayonnaient d'un si grand amour lorsqu'Il regardait les gens. Parfois, Il semblait les regarder tristement et pensivement aussi, comme s'Il voulait faire quelque chose pour eux, ou leur dire quelque chose, et que pour une certaine raison, Il ne pût le faire. Et une lumière très spéciale irradiait tout autour de Lui, lorsqu'Il regardait Rachel et les autres enfants. Oh, combien elle L'avait aimé alors!

Elle ne comprenait pas vraiment tout ce qu'Il disait, mais elle se souvient d'une histoire qu'Il raconta et qui lui avait plu. C'était l'histoire d'un garçon qui avait quitté la maison de son père et avait dépensé tout l'argent que ce dernier lui avait donné. Il avait subi toutes sortes d'ennuis, et au bout d'un certain temps, était tombé malade. Alors, lorsqu'il ne put plus supporter d'être si malheureux, il décida de retourner chez son père et de lui demander d'être un domestique dans sa maison, car il était sûr qu'ayant été si mauvais, son père ne voudrait plus le considérer comme un fils. Mais lorsque son père le vit revenir, il fut si heureux qu'il l'accueillit en l'étreignant et donna aussitôt une fête en son honneur. Rachel songea combien ce père aimait son fils, au point d'oublier sa mauvaise conduite et de fêter son retour. Et elle savait - même si elle ne pouvait pas vraiment se rappeler si Jésus l'avait dit ou non - que c'est exactement la façon dont Dieu aime tous Ses enfants. Peu importe à quel point ils peuvent être mauvais, dès l'instant où ils se repentent et veulent revenir à la maison, Dieu est très heureux.

Rachel n'oublierait jamais comment Jésus avait regardé vers elle, assise sur sa couverture, lorsqu'Il eut fini de parler. Les gens se pressaient autour de lui, désirant qu'Il leur parle encore. Mais Il s'était levé et avait marché vers elle avec une expression si tendre sur Son visage que Rachel avait souhaité parvenir à l'étreindre. Il s'était penché, avait touché très doucement son front et passé la main dans ses cheveux. Il avait dit quelque chose, mais elle ne pouvait s'en souvenir car il lui avait semblé soudain qu'elle était dans un autre monde plein d'Anges, avec de la lumière et une belle musique.

Et alors, Rachel avait soudain réalisé qu'elle pouvait remuer sa jambe et même se tenir sur ses deux pieds; cette jambe qui l'avait fait souffrir, du plus loin qu'elle se souvienne, qui avait une drôle de forme et ne ressemblait pas du tout à son autre jambe. Mais maintenant, tout à coup, elle était semblable à l'autre jambe, et elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait avec. D'abord, elle se tenait debout et pouvait marcher sans boiter et sans la moindre douleur. Alors, soudain, elle se mit à sauter de-ci, de-là, en riant. Elle se souvint avoir appelé sa mère et son père afin qu'ils viennent voir. Alors, tout à la fois, sa mère s'était mise à pleurer, les autres enfants avaient sauté et ri avec elle, et lorsqu'elle chercha son père, elle ne le vit pas tout de suite. Enfin, elle le vit agenouillé devant Jésus - et il pleurait aussi! - et Jésus lui disait quelque chose et lui souriait.

Alors, Rachel voulut aussi aller vers Jésus afin de Le remercier de l'avoir guérie, mais il y avait tant de monde autour d'elle, et sa mère l'étreignait, et des enfants lui tiraient les mains et les bras, désirant qu'elle courre et joue avec eux, qu'elle ne put se dégager. Et lorsque finalement elle y parvient, Jésus était déjà loin et à nouveau entouré de monde. Mais soudain Il la regarda, et elle regarda droit dans Ses yeux brillants et dit "Merci", et bien qu'Il fût trop loin pour l'entendre, elle sut qu'il avait compris ce qu'elle avait dit. Et tandis qu'Il la regardait à nouveau et souriait, une merveilleuse chaleur et une lumière avaient émané de Lui et l'avait enveloppée et elle les conserveraient toujours en elle.

Et maintenant Il était parti et elle ne Le reverrait jamais. Cela ne semblait vraiment pas possible que les gens L'aient tué. Et s'Il s'en était allé, pourquoi s'était-elle sentie soudain si heureuse, ce matin, et pourquoi cette journée était-elle si belle et l'air si doux?

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Rachel commença à avoir presque honte de se sentir si bien et heureuse. Durant toute la journée précédente, elle avait eu envie de pleurer, et pourtant ce matin, elle ne parvenait pas à être triste. Tout ce qu'elle pouvait penser à propos de Jésus était qu'Il n'était pas le moins du monde parti vraiment. Il était bien ici, tout près, exactement comme Il l'était depuis qu'elle l'avait vu. Elle était sûre que cela était, peu importe ce que sa mère, son père, ou quelque autre personne disait. Elle réalisa que Jésus ne lui manquait plus. Il ne pouvait pas lui manquer. Il était bien ici!

Rachel essaya de se raisonner. Comment pouvait-Il être ici, s'ils L'avaient tué? Et pourquoi était-elle si sûre qu'Il n'était pas parti? Elle sut que si elle disait à sa mère et à son père ce qu'elle ressentait, ils se contenteraient de lui sourire affectueusement, et maman aurait probablement à nouveau de grosses larmes dans les yeux, mais ils ne la croiraient certainement pas.

Oh, mon Dieu, comme tout était sens dessus-dessous. Rachel essaya d'être triste à nouveau, mais n'y parvint pas. Le Soleil était plus brillant que jamais, les petites fleurs pourprées hochaient joyeusement la tête, la douce brise continuait à souffler et apportait avec elle, à présent, une suave odeur exceptionnelle. Elle ne pouvait être triste!

Alors, soudain, Rachel eut à nouveau la sensation qu'elle était dans un autre monde rempli d'Anges, de lumières et de belle musique, tout-à-fait ce qu'elle avait ressenti le jour où Jésus l'avait guérie. Elle leva les yeux et vit des Anges dans le ciel. Rachel était heureuse de les voir, mais pas du tout surprise. C'était presque normal qu'ils fussent là, et elle aurait été étonnée de ne pas les voir.

L'un des Anges glissa jusqu'à terre et se tint près de Rachel en lui souriant. C'était un Ange particulièrement beau tout rose comme un matin ensoleillé. Il était tout de rose vêtu et une adorable lumière rose brillait autour de lui.

"Chère Rachel", dit-il, "tu as as raison d'être heureuse, aujourd'hui. N'essaye plus de vouloir être triste. C'est le plus beau jour que la Terre ait jamais connu, et tout le monde, partout devrait être plus heureux qu'il ne l'a jamais été".

"C'est un jour merveilleux, convint Rachel, je le ressens profondément ainsi. Mais pourquoi est-il si merveilleux? Et pourquoi ne suis-je plus triste pour Jésus?

L'Ange sourit encore plus gentiment: "Parce qu'il ne faut pas se sentir triste à son sujet. Tu avais parfaitement raison de penser qu'Il ne s'est pas en allé. Les gens ne L'ont pas vraiment tué. Ils ne le pouvaient pas. Tu ne le vois pas maintenant, car Il n'a pas besoin d'un corps physique fait de chair et d'os comme toi et les autres personnes. Mais le corps qu'Il possède est si éclatant de lumière qu'Il peut faire rayonner cette lumière tout autour de la terre et même à travers elle, et c'est ce qu'Il fera pour le monde à partir de maintenant. Et Sa lumière est si bonne et renferme tant d'amour et de bénédiction, que les êtres qui en sont pénétrés ne peuvent que s'y réchauffer et agir avec amour et bonté. Et Jésus fera briller Sa lumière sur la Terre jusqu'au jour où - dans beaucoup et beaucoup d'années - les êtres seront devenus si bons grâce à elle, qu'ils auront tous des corps de lumière".

"Même moi?" demanda Rachel, les yeux écarquillés. "Spécialement toi", sourit l'Ange, en la regardant tendrement.

Rachel respira profondément "Mon Dieu" dit-elle, en pensant fortement à tout ce que l'Ange lui avait dit. Et il y avait tant à penser à ce sujet que Rachel put seulement dire "Mon Dieu" à nouveau. Puis elle soupira et dit "Mon Dieu" une troisième fois.

L'Ange rit doucement et tendrement: "Oui, Rachel, cela fait beaucoup réfléchir n'est-ce pas? C'est le plus beau don que Dieu ait jamais fait au monde. Christ Jésus, tu le sais, est le propre fils de Dieu, et la lumière du Christ qui brillera autour de tous les hommes de la Terre à partir de maintenant est si belle et si remplie de l'amour de Dieu que nul ne peut même imaginer les bonnes actions qui seront accomplies grâce à elle un jour".

Rachel, assise, regardait l'Ange les yeux toujours grand ouverts. C'était difficile de comprendre d'un seul coup tout ce que disait l'Ange, et elle savait aussi qu'elle avait bien compris la chose principale: le cher Jésus (que l'Ange nommait Christ Jésus) n'était pas parti pour de bon, et elle pourrait continuer à L'aimer ainsi qu'elle l'avait fait dès le premier jour.

Et maintenant, dans un certain sens, c'était même mieux que lorsqu'Il cheminait sur la terre, car, puisque Sa lumière l'éclairait continuellement, cela voulait dire qu'Il était avec elle tout le temps, et s'Il était avec elle tout le temps, alors elle pourrait Lui parler quand elle le désirerait sans attendre qu'Il vienne près de son village pour Enseigner. Et assurément, Il l'entendrait, n'est-ce pas?

Elle allait demander à l'Ange si elle pensait juste, mais l'Ange savait déjà ce qu'elle allait dire. "Bien sûr, Il peut t'entendre, ma chérie - dit l'Ange - Il connaît tout ce que tu fais, tout ce que tu penses, tout ce qui t'attriste et tout ce qui te rend heureuse. Et Il désire que tu lui parles. Et plus tu crois en Lui et acceptes que Sa lumière brille en toi, plus tu essayes d'être aussi bonne et gentille et aimante qu'Il l'était lorsque tu Le vis sur la Terre, plus Il pourra t'aider à ce que ton propre corps devienne lumière."

Rachel se leva, d'un bond. "Je me sens si parfaitement bien. Je peux même sentir la lumière briller en moi, maintenant. Tout est si chaud et rayonnant. Il me tarde de parler à maman et à papa de tout cela".

Puis elle se tut et regarda l'Ange d'un air inquiet: "Crois-tu qu'ils vont me croire?"

L'Ange réfléchit un court instant: "Je pense que tes parents te croiront maintenant, dit-il, mais, je crains qu'il n'y ait beaucoup, beaucoup de gens, de par le monde, qui auront du mal à croire en la lumière du Christ, et toi et ceux qui y CROIENT aurez à être aussi bons et aimants que possible, afin que les autres puissent voir Sa brillante lumière qui rayonne à travers vous, et sachent combien c'est merveilleux".

"Oh, je veux être bonne, dit Rachel, j'aime tant Jésus, et je veux Lui ressembler et rendre les gens bien portants et heureux, ainsi qu'Il le fit".

"Et c'est ce que tu feras, Rachel, dit l'Ange, n'oublie pas, de demander souvent l'aide de Christ Jésus. Lui aussi t'aime beaucoup et souhaite t'aider".

Sur ce, l'Ange sourit une fois encore à Rachel et s'éleva du sol pour aller rejoindre les autres Anges qui l'attendaient dans le ciel. Rachel les regarda jusqu'à ce qu'ils aient disparu.

Alors, elle se retourna et courut aussi vite qu'elle put jusqu'à sa maison. Lorsqu'elle fut presque arrivée, son petit agneau qui était dans la cour bondit à sa rencontre. Cette fois-ci, elle s'agenouilla et le serra très fort. Il lui lécha la joue de sa petite langue rose et rugueuse qui chatouillait, et Rachel rit en le tenant contre elle.

Puis, elle regarda vers le ciel. Cela allait être facile d'être bonne et aimante, se dit-elle. Elle n'aurait qu'à penser à la lumière du Christ. Tant que cette lumière brillerait sur elle, et tant qu'elle se souviendrait des merveilleuses choses que Jésus avait faites, et tant qu'elle L'aimerait aussi fort qu'à présent, et tant qu'elle Lui demanderait de l'aider, et tant qu'elle ferait de son mieux chaque jour, elle sut qu'Il allait lui apporter toute l'aide et la force dont elle aurait besoin.



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