si vous avez une idée de titre :p
Posté : 28 juil. 2009 20:59
Voilà les deux premiers chapitre de mon livre.
Je suis en train de finir le chapitre 8, j'en posterai un peu plus si vous le voulez.
En tout cas, si vous voulez donner votre avis, dire ce qui va pas... CA M'INTÉRESSE
Merci d'avance
PARTIE I
Chapitre 1
En ce jour où ma jeunesse prenait fin, les fleurs perçaient lentement la glace, et l’hiver touchait à sa fin. Un doux printemps s‘annonçait, et déjà je le savais, le retour de mon père se faisait attendre. Plus personne ne supportait ce tyran, qui avait pris sa place il y a quelques saisons. Mais avec ce printemps l’espoir renaissait. L’oracle l’avait annoncé, mon père reviendrait une fois les dernières neiges fondues. Pourtant, malgré ces bonnes nouvelles, quelque chose m’angoissait, sans que je ne puisse déterminer de quoi il s’agissait. Ma dernière mission en tant qu’enfant s’annonçait : découvrir ce que signifiait ces sombres rêves, en attendant le retour du plus grand souverain de tous les temps, qui saurait remettre de l’ordre dans ce royaume dévasté par les famines et rebellions.
Je n’aurai mes 16 ans que dans un mois, et tant que je ne serai pas reconnue en tant qu’adulte, je me devrai d’obéir à mon oncle, et d’assouvir le moindre de ces désirs. Ou du moins, je le devrai en apparence. Ce traitre à la couronne ne mérite l’obéissance d’aucun être humain, et même les animaux refusent de se laisser faire avec lui.
Mon père est parti il y a bientôt 2 ans. Il avait pour mission de rétablir la paix entre les peuples du nord, mais l’affaire n’était pas simple, aucun d’eux ne se comprenaient. De plus, une force maléfique semblait agir pour les diviser. Le conseil avait donc envoyé mon père, respecté de tous, afin qu’il mette fin au conflit. Mais pendant qu’il s’occupait de ces terres lointaines, c’est ici que la situation se dégradait. Il avait nommé son beau frère régent du royaume pendant son absence. Malheureusement, depuis son départ, ce dernier semble avoir perdu l’esprit, et gouverne en tyran, comme s’il souhaitait affaiblir le royaume. Quant à moi, cet ingrat m’avait promise à un prince du sud, nos ennemis depuis la nuit des temps. Je savais qu’il voulait m’écarter du pouvoir, dans l’espoir de le garder pour lui, mais l’oracle avait parlé, le plus grand souverain de tous les temps apparaitra lorsque la neige disparaitra. Des mois durant, mon seul espoir avait donc été le retour de mon père. Pourtant, aujourd’hui quelque chose me tracasse. De sombres nuages cachent le ciel si bleu du printemps, et Mérur, ce chien, est parti en mission secrète pour mon oncle. Quelque chose de triste s’annonce, il va donc falloir que je découvre ce qu’il se trame, afin d’essayer de l’empêcher.
Mais ici je suis seule, tout le monde semble avoir peur de mon oncle. Je devrai donc très certainement agir seule. Ma seule alliée sera l’oracle, car elle seule ne peut pas mentir. Dès le coucher du soleil j’irai donc lui rendre visite.
L’oracle est une très jolie femme au teint doré. De longs cheveux bruns tombent délicatement sur toute la longueur de sa silhouette. Elle se trouve derrière le château, à l’orée de la forêt, dans une belle cabane taillée dans un bloc de marbre blanc. Le bâtiment est très ancien, et semble venir d’un autre monde. Au milieu de l’architecture de notre pays cet endroit semble tombé du ciel. Je pousse de la main les rideaux rouge et or, et je vois l’oracle qui, effrayée, d’un geste de la main m’invite à faire un tour en forêt. Je la suis après une brève hésitation, et sans que je n’aie le temps de poser aucune question, elle m’explique :
« L’idée que ton père va revenir ne plait pas à ton oncle, il va tenter de me faire taire, nous devons donc agir vite. Tu seras la seule à avoir connaissance de la prophétie dans son intégralité, et il ne te faut donc rien oublier. Lorsque sur les montagnes la neige aura disparue, un souverain apparaitra, mais nul ne dit que c’est ton père. Mérur est déjà parti à sa rencontre pour l’empêcher de revenir à temps, mais ce n’est qu’un vieillard malade qu’il trouvera, et non plus le souverain qu’était ton père. C’est à toi que revient la tâche de trouver ce souverain, et cela avant ton anniversaire. Méfie toi de ton oncle et des gens du château. Mais ne t’inquiète pas, de l’aide te viendra de la où tu l’attends le moins. En un temps très court, tu devras maitriser les pouvoirs dont on parle dans ces vieilles histoires que te racontait ton père pour t’endormir. Toi seule pourra sauver le royaume de la triste fin qui l’attend, et pour cela, ait confiance en ton cœur. »
Elle me dit ensuite de rester cachée là quelque temps et lorsque je n’entendrai plus aucun bruit, je pourrais partir, mais quoi qu’il arrive, je ne devrais pas bouger avant cela. Elle était repartie rapidement dans sa demeure, et je restais là, sans pouvoir bouger, à me demander le sens de ce qu’elle avait dit, et ce qui allait se passer. J’étais d’autant plus intriguée, que j’avais l’impression qu’il n’y avait aucun bruit depuis qu’elle était arrivée à sa cabane. Pourtant, je savais qu’il ne fallait pas que je bouge, je me suis donc allongée contre une racine, et alors que j’allais m’assoupir, j’entendis des bruits de pas se rapprocher de la cabane. Morte de peur je voulu d’abord m’enfuir en courant, mais je me souvins à temps qu’elle m’avait demandé de ne pas bouger avant qu’il n’y ait plus aucun bruit. Je vis alors mon oncle, accompagné de deux de ses chiens, entrer dans la cabane de l’oracle. Les cris des trois hommes tentaient de cacher le rire de l’oracle. Je ne parvins qu’à entendre quelques morceaux de la conversation, et rien qui ne pourrait m’être utile. L’oracle expliquait à mon oncle que quoi qu’il fasse cela ne changerait rien, dès la neige disparue il ne serait plus maitre sur cette terre. Ni le meurtre du roi, ni le sien ne changeront quoi que ce soit, la lumière reviendra d’une terre lointaine. Un dernier cri de douleur se fit entendre, et les trois hommes partirent en courant.
Une fois que les bruits de pas se furent suffisamment éloignés, et que je me sentis un peu plus en sécurité, j’en profite pour m’avancer doucement vers la cabane. Du sang coulait sous les rideaux, mais d’un geste sûr, j’entre et je vois le corps gisant de l’oracle, du doigt elle a inscrit dans le sang « prends tout, cache tout ». Je me souvins alors que plus jeune, avec mon père, nous avions un lieu secret connu uniquement de nous deux, une grotte dans la forêt. Je pris alors tout le matériel de l’oracle, et en quelques voyages, tout fut transporté par là-bas. Ne restait alors plus que l’oracle au milieu de son sang. Je ne pouvais la laisser ainsi, je réunis donc tout ce qu’il me reste de force, et je la porte à l’aide de bouts de bois à proximité de la grotte. Je retourne à la cabane nettoyer le sang et demain, je viendrai l’enterrer.
De retour vers la cabane de l'oracle, la réalité me saute au visage. L'oracle est morte. Ma seule alliée a été tuée par mon oncle. Le désespoir et la tristesse m'envahissent. Que puis-je bien faire seule contre un homme qui dirige le royaume tout entier ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il tue la seule personne à qui je pouvais parler ? Les larmes inondent mon visage, et mes genoux finissent par ne plus supporter mon poids. Je m'écroule. Soudain, un bruit retenti dans la forêt, et me sort de mon chagrin. Il faut que je rentre au château.
La nuit tirait déjà sur sa fin, et le froid et la fatigue m’engourdissaient les membres. Avant que la garde ne se réveille, il me fallait retourner à ma chambre. Les domestiques semblaient agités, quelque chose c’était passé pendant mon absence, mais je ne pouvais pas me faire remarquer. J’en saurais certainement plus au matin. Je me glisse alors sous les draps pour une courte nuit.
Encore ces rêves étranges dont il ne me reste que des lambeaux au petit matin. Du soleil sur la neige, un jeune homme qui marche vers moi, il n’est pas de chez nous, il a le teint mate, mais ne ressemble pas aux hommes qui travaillent la terre, sa démarche est sure, presque royale. Il me regarde, et dans mes yeux il sent qu’il est en danger. Son apparence change, il a le dos vouté, ses vêtements auparavant de couleurs vives et brodés d’or, sont maintenant d’un blanc sale. Mais dans ces yeux, toujours cette même lueur, il porte en lui comme une part de lumière. Puis tout devient flou, et c’est ma chambre qui apparait sous mes yeux.
La cloche sonne au château, annonçant un message officiel du roi. Je me dépêche de faire ma toilette et de m’habiller. Aidée par mes domestiques je tente tant bien que mal de cacher mon manque de sommeil. Puis je me précipite vers la salle commune. Mon oncle me jette un regard froid, et me lance : « toujours la dernière levée, mais nous serons bientôt débarrassé de tes manières de petite fille gâtée, les nouvelles sont pour toi ce matin. ». S’adressant cette fois ci à toute l’assemblée, il ajoute : « D’abord une triste nouvelle, l’oracle a été tuée, elle a tenté de mettre en place un crime contre la couronne et pour cela, elle ne sera pas enterrée. Elle gira dans sa cabane mangée par les insectes, et pourrissant comme elle le mérite. Quiconque tentera de lui offrir des obsèques connaitra le même sort qu’elle. Ensuite voici une nouvelle que certains d’entre vous ont déjà pu entendre hier soir, un messager du prince Sybial est arrivé au château. Il apporte un message à notre princesse, ma très chère nièce. Ceux-ci se rencontreront donc après le déjeuner, en attendant mes amis, régalez-vous. ».
J’en étais certaine mon oncle a du tout faire pour avancer la date du mariage, mais que peut-il bien mijoter ? L’appétit n’était pas la ce matin, il fallait que je m’éclipse le plus vite possible pour aller enterrer l’oracle, mais ce messager venait totalement bouleverser mes plans.
« Vous êtes aussi jolie que je l’avais imaginé ». Je sursaute. Il était arrivé près de moi sans que je ne m’en rende compte. Cet homme était un étranger, pourtant ce regard m’était familier. C’était le messager, il m’invite à aller dans une autre pièce, où nous serions plus tranquilles pour discuter. Je lui propose donc d’aller marcher dans la forêt, où personne du château n’osait aller.
Chapitre 2
Je viens des contrées du Sud, là où le soleil brille toujours. J’ai été élevé par un précepteur soigneusement choisi par ma mère avant qu’elle nous quitte pour d’autres contrées. Mon père dirige la plupart des contrées du sud, mais je ne le connais pas vraiment. Toute mon enfance, il a dirigé des croisades pour étendre son territoire, il n’était donc que très rarement au château. Je crois que lui et moi n’avons rien en commun, c’est pourquoi je me suis toujours dit qu’une fois que je ne serais plus sous son autorité, je partirais à la recherche de ma mère. Malheureusement, pour m’obliger à rester, il m’avait donné pour promise une jeune princesse du Nord, et j’avais pour ordre d’attendre sagement son arrivée au château. Il espérait que je devienne comme lui, un roi sévère et guerrier, un roi qui conquerrait le monde. Alors que moi, j'avais de tout autre projets. Je n'en avais que faire de sa couronne. Ce qui m'intéressait c'était de retrouver ma mère, celle qui m'avait mis au monde, celle grâce à qui j'avais appris tout ce que je savais, et pourtant celle que je n'avais jamais vu. Après cela, je voulais voyager à travers les contrées, apprendre le monde, et connaître sa magie. Ainsi dès que mon père fut reparti en guerre, je pris ma marche vers le Nord, prétextant rendre visite à ma future épouse. Une fois passée par le château, je trouverais sur place un moyen de me rendre bien plus au nord, la où ma mère est partie à ma naissance.
J'ignore pourquoi j'ai toujours été attiré par le nord. C'est comme si un puissant lien magique m'y reliait. Mon précepteur m'a appris que la magie existait. Ce doit être pour cette raison que je pense à ça. Mais je n'en ai jamais vu, et finalement ce ne sont peut-être que des histoires pour enfants qu'il m'a raconté. Pourtant, au fond de moi, j'y crois. Je n'ai jamais vraiment pu savoir ce que je voulais sur ma mère. Elle était un sujet dont on ne parlait pas. J'en ai donc déduit que c'est une magicienne puissante. Cela expliquerait qu'elle ait du fuir à ma naissance, puisque cela coïncide au début de ce que l'on pourrait appeler la deuxième chasse aux sorcières. Quoi qu'il en soit, un lien m'unit à elle depuis toujours ; ce même lien qui m'unit au Nord. D'aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours été un enfant réservé. Je refusais de m'ouvrir aux autres. J'avais la sensation de tromper quelqu'un. Quelqu'un que j'aurais perdu. Je ne serai jamais parfaitement épanoui tant que je ne l'aurai pas retrouvé. Il me faut donc partir en quête de cette mère perdue.
Le voyage n’était pas simple. La guerre était presque partout, mon père se battait pour diriger tout le sud. Son armée était puissante, mais la résistance, bien que moins nombreuse, connaissait parfaitement son terrain, et elle aussi savait bien se défendre. Ils menaient alors un combat sans fin, jusqu'à l'épuisement. Mais l'ambition de mon père allait même encore plus loin. Tout le monde le savait, il convoitait les contrées du nord. Auparavant, leur roi n’était pas dupe, et les tensions aux frontières étaient énormes. Mais aujourd’hui, bien que ce ne soit toujours pas une région paisible, le passage de la frontière se fait sans trop d’encombres. Le nouveau roi du nord espère conquérir le sud. Tous deux font semblant de s’entendre, imaginant des plans pour s’emparer de l’autre, sans déclarer de guerre, car tout deux sont de force égale, et une guerre entrainerait la fin des deux royaumes.
Afin d'éviter les problèmes, peu avant la frontière, j'ai changé mon identité. Je suis Tolin' le messager. Je ne suis plus un prince, mais un messager de celui-ci. Ainsi, je risque moins d'attaques. Il n'y a aucun intérêt à tuer ou enlever un messager sans valeur, alors qu'un prince... Le seul danger est alors dans la nature. Traverser les montagnes, en hiver, même sur sa fin, comporte de nombreuses difficultés, et beaucoup n'y parviennent pas, s'ils n'ont pas eu un entrainement adéquat. Heureusement pour moi, je suis fils de roi, mais je n'ai pas passé mon enfance au château, mon maitre m'a enseigné tout ce dont je pourrais avoir besoin. Je sais donc marcher sur de longues distances, et quelque soit les conditions. Pourtant, j'ai bien failli rester dans ces montagnes. Au bout de quelques jours de marche, une tempête de neige c'est abattue, j'étais perdu, sans endroit où m'abriter. Mais comme par miracle, alors que je m'assoupissais dans la neige, et que je commençait à rêver, une jeune femme m'est apparu. Son visage rayonnait. Même la neige n'avait pas son éclat. Pourtant, je ne parvenais pas à voir complètement ses traits. Sa beauté m'éblouissait. Je parvins tout de même à voir qu'elle me sourit, puis elle me montra un chemin. J'ai alors ouvert grand les yeux, pour voir si j'avais rêvé, et la jeune femme n'était plus là, me voilà qui délirait à cause du froid. Qui pouvait-être cette jeune fille que j'ai vu dans mon rêve ? Ce pouvait-il que ce ne soit qu'un délire ? Ma raison me poussait à penser que oui. Pourtant, le courage était revenu en mon cœur, je décidais donc d'aller dans la direction qu'elle m'avait indiquée. Très vite j'ai trouvé un chemin, et une petite maisonnette. Enfin un endroit pour m'abriter pour la nuit. J'étais sauvé. Au petit matin, la tempête était terminée, je pouvais reprendre ma route. Dehors, tout était blanc, je ne parvenais plus à faire la différence entre le ciel et la terre, il ne me restait plus qu'à ne pas perdre mon chemin, et je serais arrivé dans les terres du nord.
Mais comment trouver son chemin dans un monde si uniforme, dans un monde tout blanc ? A cette altitude les arbres ce faisait rare. Impossible donc d'en choisir pour repère. L'espace d'un instant, il me sembla voir quelque chose bouger. Mais non tout était toujours tout blanc. Pourtant, je suis sûr d'avoir entendu un léger bruit par ici. Hé oui, des petites traces au sol. Un petit lapin a du passer par là. Mais la chasse risquerait de me prendre trop de temps et de force. Et peut-être que je n'attraperais rien. Inutile donc de me fatiguer. Je me résignais à avancer dans la direction qui me semblait la bonne, quand une idée me vint. Le ciel est bleu aujourd'hui. Il n'y a aucune chance qu'il reneige. Si je veux être sur de ne pas retomber sur mes pas il me suffit de laisser mes traces de pas toujours derrière moi. Merci petit lapin blanc.
Les heures furent encore longues avant que la terre ne prenne la place de la neige. Mais lorsque je commençais à désespérer, un touche de verdure m'apparut. Je touchais au but. J'approchais de la fin des montagnes. Je pu alors enfin trouver de quoi me nourrir. Les fruits se faisaient rares à cette période. Mais ils en étaient d'autant plus agréables. Ayant repris quelques forces, je pu reprendre ma route. Le voyage ne sera plus très long jusqu'au château de ma promise.
Une fois arrivé dans ce pays étranger, je ne savais à qui je pouvais faire confiance. Je me dis alors, qu'au moins pour quelque temps, je ne pourrais faire confiance en personne. Des paysans m'aidèrent à aller jusqu'au palais du roi, et au soir suivant, je fus arrivé. L'accueil fut loin d'être chaleureux, c'est un prince qu'on attendait. On me fit alors passer la nuit dans une petite chambre prés de l'étable, et on m'invita à rencontrer la princesse au matin.
La nuit fut très agitée, et j'eus beaucoup de mal à dormir, les choses étaient en train de changer, et devenaient de plus en plus dangereuses pour moi. Je devais vite en apprendre plus. Demain, je parlerai à la princesse, et j'essayerai d'en savoir plus sur elle et sur ses intentions.
Au matin, on annonce la mort de l'oracle du pays, mais personne ne semble surpris ou triste ; à part peut-être la princesse, mais difficile à dire si c'est de la tristesse ou de la fatigue, qu'a-t-elle bien pu faire cette nuit ? J'espère que ce n'est pas elle qui a tué l'oracle, sinon, je suis encore plus en danger que je ne l'aurais imaginé. Je m'approche alors de la princesse. « Vous êtes aussi jolie que je l’avais imaginé ». Elle sursaute, elle doit vraiment avoir quelque chose à cacher. Je lui demande alors un entretien particulier, et elle me propose une balade en forêt.
Elle s'excuse alors de ne pas être présentable, car elle a passé une longue nuit. Elle m'explique qu'elle vient de perdre sa seule vraie amie : l'oracle. Sa voix est claire et sincère, ce ne doit donc pas être elle qui a commis le meurtre. Mais comme promis, je ne peux faire confiance à personne. Je l'interroge alors sur ses intentions, sur son mariage à venir. Je la sens alors refouler quelques larmes, et elle m'explique : « je m'excuse, mais je n'ai aucune envie de me marier. Mon père est perdu dans les contrées du nord. Mon oncle veut récupérer le trône, et fait donc tout pour se débarrasser de moi. Ce mariage n'est arrangé que pour ça. Mais j'en étais sûre, vous venez avancer la date, chez vous aussi ce mariage doit arranger du monde. Et comme ça mon oncle m'empêche de partir à la recherche de mon père ». Je lui explique alors que je ne suis pas la pour avancer la date. Bien au contraire. Je lui dis que je suis venu pour lui faire part d'un problème : il lui est impossible d'épouser le prince sans se convertir à sa religion. C'est la loi dans mon pays, et il est impossible de la transgresser. J'ajoute que pour se convertir, il est nécessaire de faire un voyage initiatique à travers le monde, et de passer par chaque temple. Le premier temple à visiter, pour recevoir l'approbation de la prêtresse, se trouve au nord. Je lui explique donc qu'elle pourrait en profiter pour chercher son père. Et je lui propose de l'accompagner. Mais je le sens, elle ne me fait pas encore confiance. Et d'ailleurs comment le pourrait-elle, alors que moi même, je ne lui fait pas confiance ?
J'essaye alors d'en savoir un peu plus sur elle, mais elle reste renfermée. Je choisis donc de changer de sujet, et je lui demande si elle sait ce qui est arrivé à l'oracle, mais immédiatement, la peur l'envahit. Elle me dit de rentrer vite au château, et que nous reparlerions un peu plus tard, une fois qu'elle aurait eu le temps de se reposer. Elle me raccompagne alors jusqu'à la porte, et repart en courant. Je voulu la suivre, mais il fallait que je gagne sa confiance, et donc il fallait que je fasse comme si je lui faisais confiance.
Je suis en train de finir le chapitre 8, j'en posterai un peu plus si vous le voulez.
En tout cas, si vous voulez donner votre avis, dire ce qui va pas... CA M'INTÉRESSE
Merci d'avance
PARTIE I
Chapitre 1
En ce jour où ma jeunesse prenait fin, les fleurs perçaient lentement la glace, et l’hiver touchait à sa fin. Un doux printemps s‘annonçait, et déjà je le savais, le retour de mon père se faisait attendre. Plus personne ne supportait ce tyran, qui avait pris sa place il y a quelques saisons. Mais avec ce printemps l’espoir renaissait. L’oracle l’avait annoncé, mon père reviendrait une fois les dernières neiges fondues. Pourtant, malgré ces bonnes nouvelles, quelque chose m’angoissait, sans que je ne puisse déterminer de quoi il s’agissait. Ma dernière mission en tant qu’enfant s’annonçait : découvrir ce que signifiait ces sombres rêves, en attendant le retour du plus grand souverain de tous les temps, qui saurait remettre de l’ordre dans ce royaume dévasté par les famines et rebellions.
Je n’aurai mes 16 ans que dans un mois, et tant que je ne serai pas reconnue en tant qu’adulte, je me devrai d’obéir à mon oncle, et d’assouvir le moindre de ces désirs. Ou du moins, je le devrai en apparence. Ce traitre à la couronne ne mérite l’obéissance d’aucun être humain, et même les animaux refusent de se laisser faire avec lui.
Mon père est parti il y a bientôt 2 ans. Il avait pour mission de rétablir la paix entre les peuples du nord, mais l’affaire n’était pas simple, aucun d’eux ne se comprenaient. De plus, une force maléfique semblait agir pour les diviser. Le conseil avait donc envoyé mon père, respecté de tous, afin qu’il mette fin au conflit. Mais pendant qu’il s’occupait de ces terres lointaines, c’est ici que la situation se dégradait. Il avait nommé son beau frère régent du royaume pendant son absence. Malheureusement, depuis son départ, ce dernier semble avoir perdu l’esprit, et gouverne en tyran, comme s’il souhaitait affaiblir le royaume. Quant à moi, cet ingrat m’avait promise à un prince du sud, nos ennemis depuis la nuit des temps. Je savais qu’il voulait m’écarter du pouvoir, dans l’espoir de le garder pour lui, mais l’oracle avait parlé, le plus grand souverain de tous les temps apparaitra lorsque la neige disparaitra. Des mois durant, mon seul espoir avait donc été le retour de mon père. Pourtant, aujourd’hui quelque chose me tracasse. De sombres nuages cachent le ciel si bleu du printemps, et Mérur, ce chien, est parti en mission secrète pour mon oncle. Quelque chose de triste s’annonce, il va donc falloir que je découvre ce qu’il se trame, afin d’essayer de l’empêcher.
Mais ici je suis seule, tout le monde semble avoir peur de mon oncle. Je devrai donc très certainement agir seule. Ma seule alliée sera l’oracle, car elle seule ne peut pas mentir. Dès le coucher du soleil j’irai donc lui rendre visite.
L’oracle est une très jolie femme au teint doré. De longs cheveux bruns tombent délicatement sur toute la longueur de sa silhouette. Elle se trouve derrière le château, à l’orée de la forêt, dans une belle cabane taillée dans un bloc de marbre blanc. Le bâtiment est très ancien, et semble venir d’un autre monde. Au milieu de l’architecture de notre pays cet endroit semble tombé du ciel. Je pousse de la main les rideaux rouge et or, et je vois l’oracle qui, effrayée, d’un geste de la main m’invite à faire un tour en forêt. Je la suis après une brève hésitation, et sans que je n’aie le temps de poser aucune question, elle m’explique :
« L’idée que ton père va revenir ne plait pas à ton oncle, il va tenter de me faire taire, nous devons donc agir vite. Tu seras la seule à avoir connaissance de la prophétie dans son intégralité, et il ne te faut donc rien oublier. Lorsque sur les montagnes la neige aura disparue, un souverain apparaitra, mais nul ne dit que c’est ton père. Mérur est déjà parti à sa rencontre pour l’empêcher de revenir à temps, mais ce n’est qu’un vieillard malade qu’il trouvera, et non plus le souverain qu’était ton père. C’est à toi que revient la tâche de trouver ce souverain, et cela avant ton anniversaire. Méfie toi de ton oncle et des gens du château. Mais ne t’inquiète pas, de l’aide te viendra de la où tu l’attends le moins. En un temps très court, tu devras maitriser les pouvoirs dont on parle dans ces vieilles histoires que te racontait ton père pour t’endormir. Toi seule pourra sauver le royaume de la triste fin qui l’attend, et pour cela, ait confiance en ton cœur. »
Elle me dit ensuite de rester cachée là quelque temps et lorsque je n’entendrai plus aucun bruit, je pourrais partir, mais quoi qu’il arrive, je ne devrais pas bouger avant cela. Elle était repartie rapidement dans sa demeure, et je restais là, sans pouvoir bouger, à me demander le sens de ce qu’elle avait dit, et ce qui allait se passer. J’étais d’autant plus intriguée, que j’avais l’impression qu’il n’y avait aucun bruit depuis qu’elle était arrivée à sa cabane. Pourtant, je savais qu’il ne fallait pas que je bouge, je me suis donc allongée contre une racine, et alors que j’allais m’assoupir, j’entendis des bruits de pas se rapprocher de la cabane. Morte de peur je voulu d’abord m’enfuir en courant, mais je me souvins à temps qu’elle m’avait demandé de ne pas bouger avant qu’il n’y ait plus aucun bruit. Je vis alors mon oncle, accompagné de deux de ses chiens, entrer dans la cabane de l’oracle. Les cris des trois hommes tentaient de cacher le rire de l’oracle. Je ne parvins qu’à entendre quelques morceaux de la conversation, et rien qui ne pourrait m’être utile. L’oracle expliquait à mon oncle que quoi qu’il fasse cela ne changerait rien, dès la neige disparue il ne serait plus maitre sur cette terre. Ni le meurtre du roi, ni le sien ne changeront quoi que ce soit, la lumière reviendra d’une terre lointaine. Un dernier cri de douleur se fit entendre, et les trois hommes partirent en courant.
Une fois que les bruits de pas se furent suffisamment éloignés, et que je me sentis un peu plus en sécurité, j’en profite pour m’avancer doucement vers la cabane. Du sang coulait sous les rideaux, mais d’un geste sûr, j’entre et je vois le corps gisant de l’oracle, du doigt elle a inscrit dans le sang « prends tout, cache tout ». Je me souvins alors que plus jeune, avec mon père, nous avions un lieu secret connu uniquement de nous deux, une grotte dans la forêt. Je pris alors tout le matériel de l’oracle, et en quelques voyages, tout fut transporté par là-bas. Ne restait alors plus que l’oracle au milieu de son sang. Je ne pouvais la laisser ainsi, je réunis donc tout ce qu’il me reste de force, et je la porte à l’aide de bouts de bois à proximité de la grotte. Je retourne à la cabane nettoyer le sang et demain, je viendrai l’enterrer.
De retour vers la cabane de l'oracle, la réalité me saute au visage. L'oracle est morte. Ma seule alliée a été tuée par mon oncle. Le désespoir et la tristesse m'envahissent. Que puis-je bien faire seule contre un homme qui dirige le royaume tout entier ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il tue la seule personne à qui je pouvais parler ? Les larmes inondent mon visage, et mes genoux finissent par ne plus supporter mon poids. Je m'écroule. Soudain, un bruit retenti dans la forêt, et me sort de mon chagrin. Il faut que je rentre au château.
La nuit tirait déjà sur sa fin, et le froid et la fatigue m’engourdissaient les membres. Avant que la garde ne se réveille, il me fallait retourner à ma chambre. Les domestiques semblaient agités, quelque chose c’était passé pendant mon absence, mais je ne pouvais pas me faire remarquer. J’en saurais certainement plus au matin. Je me glisse alors sous les draps pour une courte nuit.
Encore ces rêves étranges dont il ne me reste que des lambeaux au petit matin. Du soleil sur la neige, un jeune homme qui marche vers moi, il n’est pas de chez nous, il a le teint mate, mais ne ressemble pas aux hommes qui travaillent la terre, sa démarche est sure, presque royale. Il me regarde, et dans mes yeux il sent qu’il est en danger. Son apparence change, il a le dos vouté, ses vêtements auparavant de couleurs vives et brodés d’or, sont maintenant d’un blanc sale. Mais dans ces yeux, toujours cette même lueur, il porte en lui comme une part de lumière. Puis tout devient flou, et c’est ma chambre qui apparait sous mes yeux.
La cloche sonne au château, annonçant un message officiel du roi. Je me dépêche de faire ma toilette et de m’habiller. Aidée par mes domestiques je tente tant bien que mal de cacher mon manque de sommeil. Puis je me précipite vers la salle commune. Mon oncle me jette un regard froid, et me lance : « toujours la dernière levée, mais nous serons bientôt débarrassé de tes manières de petite fille gâtée, les nouvelles sont pour toi ce matin. ». S’adressant cette fois ci à toute l’assemblée, il ajoute : « D’abord une triste nouvelle, l’oracle a été tuée, elle a tenté de mettre en place un crime contre la couronne et pour cela, elle ne sera pas enterrée. Elle gira dans sa cabane mangée par les insectes, et pourrissant comme elle le mérite. Quiconque tentera de lui offrir des obsèques connaitra le même sort qu’elle. Ensuite voici une nouvelle que certains d’entre vous ont déjà pu entendre hier soir, un messager du prince Sybial est arrivé au château. Il apporte un message à notre princesse, ma très chère nièce. Ceux-ci se rencontreront donc après le déjeuner, en attendant mes amis, régalez-vous. ».
J’en étais certaine mon oncle a du tout faire pour avancer la date du mariage, mais que peut-il bien mijoter ? L’appétit n’était pas la ce matin, il fallait que je m’éclipse le plus vite possible pour aller enterrer l’oracle, mais ce messager venait totalement bouleverser mes plans.
« Vous êtes aussi jolie que je l’avais imaginé ». Je sursaute. Il était arrivé près de moi sans que je ne m’en rende compte. Cet homme était un étranger, pourtant ce regard m’était familier. C’était le messager, il m’invite à aller dans une autre pièce, où nous serions plus tranquilles pour discuter. Je lui propose donc d’aller marcher dans la forêt, où personne du château n’osait aller.
Chapitre 2
Je viens des contrées du Sud, là où le soleil brille toujours. J’ai été élevé par un précepteur soigneusement choisi par ma mère avant qu’elle nous quitte pour d’autres contrées. Mon père dirige la plupart des contrées du sud, mais je ne le connais pas vraiment. Toute mon enfance, il a dirigé des croisades pour étendre son territoire, il n’était donc que très rarement au château. Je crois que lui et moi n’avons rien en commun, c’est pourquoi je me suis toujours dit qu’une fois que je ne serais plus sous son autorité, je partirais à la recherche de ma mère. Malheureusement, pour m’obliger à rester, il m’avait donné pour promise une jeune princesse du Nord, et j’avais pour ordre d’attendre sagement son arrivée au château. Il espérait que je devienne comme lui, un roi sévère et guerrier, un roi qui conquerrait le monde. Alors que moi, j'avais de tout autre projets. Je n'en avais que faire de sa couronne. Ce qui m'intéressait c'était de retrouver ma mère, celle qui m'avait mis au monde, celle grâce à qui j'avais appris tout ce que je savais, et pourtant celle que je n'avais jamais vu. Après cela, je voulais voyager à travers les contrées, apprendre le monde, et connaître sa magie. Ainsi dès que mon père fut reparti en guerre, je pris ma marche vers le Nord, prétextant rendre visite à ma future épouse. Une fois passée par le château, je trouverais sur place un moyen de me rendre bien plus au nord, la où ma mère est partie à ma naissance.
J'ignore pourquoi j'ai toujours été attiré par le nord. C'est comme si un puissant lien magique m'y reliait. Mon précepteur m'a appris que la magie existait. Ce doit être pour cette raison que je pense à ça. Mais je n'en ai jamais vu, et finalement ce ne sont peut-être que des histoires pour enfants qu'il m'a raconté. Pourtant, au fond de moi, j'y crois. Je n'ai jamais vraiment pu savoir ce que je voulais sur ma mère. Elle était un sujet dont on ne parlait pas. J'en ai donc déduit que c'est une magicienne puissante. Cela expliquerait qu'elle ait du fuir à ma naissance, puisque cela coïncide au début de ce que l'on pourrait appeler la deuxième chasse aux sorcières. Quoi qu'il en soit, un lien m'unit à elle depuis toujours ; ce même lien qui m'unit au Nord. D'aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours été un enfant réservé. Je refusais de m'ouvrir aux autres. J'avais la sensation de tromper quelqu'un. Quelqu'un que j'aurais perdu. Je ne serai jamais parfaitement épanoui tant que je ne l'aurai pas retrouvé. Il me faut donc partir en quête de cette mère perdue.
Le voyage n’était pas simple. La guerre était presque partout, mon père se battait pour diriger tout le sud. Son armée était puissante, mais la résistance, bien que moins nombreuse, connaissait parfaitement son terrain, et elle aussi savait bien se défendre. Ils menaient alors un combat sans fin, jusqu'à l'épuisement. Mais l'ambition de mon père allait même encore plus loin. Tout le monde le savait, il convoitait les contrées du nord. Auparavant, leur roi n’était pas dupe, et les tensions aux frontières étaient énormes. Mais aujourd’hui, bien que ce ne soit toujours pas une région paisible, le passage de la frontière se fait sans trop d’encombres. Le nouveau roi du nord espère conquérir le sud. Tous deux font semblant de s’entendre, imaginant des plans pour s’emparer de l’autre, sans déclarer de guerre, car tout deux sont de force égale, et une guerre entrainerait la fin des deux royaumes.
Afin d'éviter les problèmes, peu avant la frontière, j'ai changé mon identité. Je suis Tolin' le messager. Je ne suis plus un prince, mais un messager de celui-ci. Ainsi, je risque moins d'attaques. Il n'y a aucun intérêt à tuer ou enlever un messager sans valeur, alors qu'un prince... Le seul danger est alors dans la nature. Traverser les montagnes, en hiver, même sur sa fin, comporte de nombreuses difficultés, et beaucoup n'y parviennent pas, s'ils n'ont pas eu un entrainement adéquat. Heureusement pour moi, je suis fils de roi, mais je n'ai pas passé mon enfance au château, mon maitre m'a enseigné tout ce dont je pourrais avoir besoin. Je sais donc marcher sur de longues distances, et quelque soit les conditions. Pourtant, j'ai bien failli rester dans ces montagnes. Au bout de quelques jours de marche, une tempête de neige c'est abattue, j'étais perdu, sans endroit où m'abriter. Mais comme par miracle, alors que je m'assoupissais dans la neige, et que je commençait à rêver, une jeune femme m'est apparu. Son visage rayonnait. Même la neige n'avait pas son éclat. Pourtant, je ne parvenais pas à voir complètement ses traits. Sa beauté m'éblouissait. Je parvins tout de même à voir qu'elle me sourit, puis elle me montra un chemin. J'ai alors ouvert grand les yeux, pour voir si j'avais rêvé, et la jeune femme n'était plus là, me voilà qui délirait à cause du froid. Qui pouvait-être cette jeune fille que j'ai vu dans mon rêve ? Ce pouvait-il que ce ne soit qu'un délire ? Ma raison me poussait à penser que oui. Pourtant, le courage était revenu en mon cœur, je décidais donc d'aller dans la direction qu'elle m'avait indiquée. Très vite j'ai trouvé un chemin, et une petite maisonnette. Enfin un endroit pour m'abriter pour la nuit. J'étais sauvé. Au petit matin, la tempête était terminée, je pouvais reprendre ma route. Dehors, tout était blanc, je ne parvenais plus à faire la différence entre le ciel et la terre, il ne me restait plus qu'à ne pas perdre mon chemin, et je serais arrivé dans les terres du nord.
Mais comment trouver son chemin dans un monde si uniforme, dans un monde tout blanc ? A cette altitude les arbres ce faisait rare. Impossible donc d'en choisir pour repère. L'espace d'un instant, il me sembla voir quelque chose bouger. Mais non tout était toujours tout blanc. Pourtant, je suis sûr d'avoir entendu un léger bruit par ici. Hé oui, des petites traces au sol. Un petit lapin a du passer par là. Mais la chasse risquerait de me prendre trop de temps et de force. Et peut-être que je n'attraperais rien. Inutile donc de me fatiguer. Je me résignais à avancer dans la direction qui me semblait la bonne, quand une idée me vint. Le ciel est bleu aujourd'hui. Il n'y a aucune chance qu'il reneige. Si je veux être sur de ne pas retomber sur mes pas il me suffit de laisser mes traces de pas toujours derrière moi. Merci petit lapin blanc.
Les heures furent encore longues avant que la terre ne prenne la place de la neige. Mais lorsque je commençais à désespérer, un touche de verdure m'apparut. Je touchais au but. J'approchais de la fin des montagnes. Je pu alors enfin trouver de quoi me nourrir. Les fruits se faisaient rares à cette période. Mais ils en étaient d'autant plus agréables. Ayant repris quelques forces, je pu reprendre ma route. Le voyage ne sera plus très long jusqu'au château de ma promise.
Une fois arrivé dans ce pays étranger, je ne savais à qui je pouvais faire confiance. Je me dis alors, qu'au moins pour quelque temps, je ne pourrais faire confiance en personne. Des paysans m'aidèrent à aller jusqu'au palais du roi, et au soir suivant, je fus arrivé. L'accueil fut loin d'être chaleureux, c'est un prince qu'on attendait. On me fit alors passer la nuit dans une petite chambre prés de l'étable, et on m'invita à rencontrer la princesse au matin.
La nuit fut très agitée, et j'eus beaucoup de mal à dormir, les choses étaient en train de changer, et devenaient de plus en plus dangereuses pour moi. Je devais vite en apprendre plus. Demain, je parlerai à la princesse, et j'essayerai d'en savoir plus sur elle et sur ses intentions.
Au matin, on annonce la mort de l'oracle du pays, mais personne ne semble surpris ou triste ; à part peut-être la princesse, mais difficile à dire si c'est de la tristesse ou de la fatigue, qu'a-t-elle bien pu faire cette nuit ? J'espère que ce n'est pas elle qui a tué l'oracle, sinon, je suis encore plus en danger que je ne l'aurais imaginé. Je m'approche alors de la princesse. « Vous êtes aussi jolie que je l’avais imaginé ». Elle sursaute, elle doit vraiment avoir quelque chose à cacher. Je lui demande alors un entretien particulier, et elle me propose une balade en forêt.
Elle s'excuse alors de ne pas être présentable, car elle a passé une longue nuit. Elle m'explique qu'elle vient de perdre sa seule vraie amie : l'oracle. Sa voix est claire et sincère, ce ne doit donc pas être elle qui a commis le meurtre. Mais comme promis, je ne peux faire confiance à personne. Je l'interroge alors sur ses intentions, sur son mariage à venir. Je la sens alors refouler quelques larmes, et elle m'explique : « je m'excuse, mais je n'ai aucune envie de me marier. Mon père est perdu dans les contrées du nord. Mon oncle veut récupérer le trône, et fait donc tout pour se débarrasser de moi. Ce mariage n'est arrangé que pour ça. Mais j'en étais sûre, vous venez avancer la date, chez vous aussi ce mariage doit arranger du monde. Et comme ça mon oncle m'empêche de partir à la recherche de mon père ». Je lui explique alors que je ne suis pas la pour avancer la date. Bien au contraire. Je lui dis que je suis venu pour lui faire part d'un problème : il lui est impossible d'épouser le prince sans se convertir à sa religion. C'est la loi dans mon pays, et il est impossible de la transgresser. J'ajoute que pour se convertir, il est nécessaire de faire un voyage initiatique à travers le monde, et de passer par chaque temple. Le premier temple à visiter, pour recevoir l'approbation de la prêtresse, se trouve au nord. Je lui explique donc qu'elle pourrait en profiter pour chercher son père. Et je lui propose de l'accompagner. Mais je le sens, elle ne me fait pas encore confiance. Et d'ailleurs comment le pourrait-elle, alors que moi même, je ne lui fait pas confiance ?
J'essaye alors d'en savoir un peu plus sur elle, mais elle reste renfermée. Je choisis donc de changer de sujet, et je lui demande si elle sait ce qui est arrivé à l'oracle, mais immédiatement, la peur l'envahit. Elle me dit de rentrer vite au château, et que nous reparlerions un peu plus tard, une fois qu'elle aurait eu le temps de se reposer. Elle me raccompagne alors jusqu'à la porte, et repart en courant. Je voulu la suivre, mais il fallait que je gagne sa confiance, et donc il fallait que je fasse comme si je lui faisais confiance.